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Que faut-il savoir de la hausse du prix de l’électricité ?

Au 1er août 2017, EDF devrait encore augmenter ses tarifs et notamment le prix du kWh en tarif réglementé. Entre 1,1 % et 1,7 %, à quelle hausse faut-il s’attendre ? Pourquoi cette nouvelle hausse et quelles sont les conséquences pour la rentrée 2017 et après ? Si le Conseil d’État avait déjà refusé une hausse plus importante de 2 % en 2014 ; à quoi faut-il s’attendre pour les années à venir ? Les énergies sont chères, économisons-les…

En cause : la hausse insuffisante accordée jadis

Selon l’AFP, la hausse demandée par EDF serait de 1,7 % à compter du 1er août et s’appliquerait au tarif réglementé auquel sont abonnés plus de 27 millions de foyers. Le montant de 1,7 % de cette nouvelle hausse pourrait être réduit à 1,1 % si aucun ‘rattrapage tarifaire’ n’est appliqué.

Le ‘rattrapage tarifaire’ serait cette réduction de la précédente hausse demandée par EDF entre 2012 et 2013 que le Conseil d’État avait rejetée mais à laquelle il faut tout de même ajouter le ‘premier rattrapage intermédiaire’ de 2016 qui se montait tout de même à 30 % !

Malgré ça, EDF a pour but de récupérer 190 millions d’euros sur la facture des clients qui étaient abonnés aux tarifs réglementés lors du plafonnement de la hausse (2012 – 2013).

La bataille pour une électricité plus chère

Non seulement EDF, mais aussi les concurrents d’EDF, tous se battent pour que le tarif réglementé de l’électricité soit encore plus cher. Lors de la décision (sociale) du gouvernement Ayrault de plafonner à 2 % au maximum la hausse envisageable du tarif réglementé, EDF et ses concurrents ont attaqué cette décision en arguant que si EDF n’augmentait pas davantage ses tarifs, l’électricité serait produite et vendue à perte ce que le code du commerce interdit en France.

Le prix de l’électricité fluctue comme celui de l’essence et du gaz, mais comme la concurrence y est ouverte, de nombreux fournisseurs d’énergie s’assemblent pour former un bloc contre les tarifs réglementés qu’ils dénoncent comme une entrave à la libre concurrence.

L’association ANODE(Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Énergie) qui regroupe notamment Direct Énergie, Enercoop, Eni gas & power France, Gaz Européen, Lampiris, Planète OUI et SAVE déclare « une concurrence effective sur les marchés du gaz et de l’électricité en France dont les consommateurs en seraient les premiers bénéficiaires ». Mais la même association est aussi celle qui s’élève contre les CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) en arguant qu’en raison de la hausse des objectifs d’économie d’énergie, les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, carburants..) vont être ‘obligés’ d’augmenter leurs tarifs libres de 2 %. (Voir le Communiqué de Presse de l’ANODE)

L’électricité 50 % plus chère en 2020

Cette prévision est celle qui ressort de la commission d’enquête du Sénat qui prévoit que d’ici 2020 la facture d’électricité des ménages sera augmentée de 50 % et continuera encore à augmenter pour coûter le double 3 ans plus tard. Selon Pic Bleu (lien ici: picbleu.fr/page/pourquoi-les-tarifs-et-le-prix-de-l-electricite-vont-augmenter), en 2036, l’électricité sera vendue 4 fois plus chère qu’actuellement en raison de la mise à niveau du parc de centrales nucléaires (post accident de Fukushima), l’entretien du réseau et notamment du réseau basse tension mais aussi l’appétit des actionnaires.

Ce que l’on connaît du prix de l’essence semble tout à fait applicable à l’électricité puisque ce sont les divers ‘services’ et taxes annexés qui finissent par coûter plus cher que le kWh d’électricité : complément à la fourniture d’électricité (Linky), coûts commerciaux, coûts d’acheminement (Turpe), rémunération d’EDF…. Quand le prix de l’électricité baisse sur le marché de gros, ce prix du kWh ne représente plus que moins de 10 % de la facture globale présentée à l’abonné, donc tout comme pour l’essence, une baisse même importante du prix du brut ne se ressent qu’à peine ou pas du tout à la pompe.

Vite la rénovation énergétique, la location ou l’achat raisonné

Il n’y a aucun secret caché dans le choix de l’une ou l’autre énergie, ou de l’un ou l’autre fournisseur, seule la limitation des consommations peut épargner le pouvoir d’achat des ménages qui sont sans cesse sous la coupe des tarifs pratiqués pour quelque énergie que ce soit.

Sans une rénovation énergétique de qualité visant à baisser drastiquement les consommations calculées dans le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), la précarité énergétique guette de nombreux foyers et notamment ceux des retraités et jeunes actifs à revenus modestes.

Il est urgent pour beaucoup d’entre nous de faire le point sur les consommations en différentes énergies de son logement afin d’envisager pendant que les aides les accompagnent encore dans la rénovation énergétique (CITE, Eco-PTZ, TVA réduite, ANAH, etc.). Notons que tout diagnostiqueur immobilier effectuant le DPE, l’audit énergétique ou le DTG (qui contient un DPE ou un audit énergétique de la copropriété) est tenu de présenter une liste personnalisée des améliorations à faire pour réduire les consommations en énergie et que ce diagnostiqueur immobilier ne peut proposer aucune entreprise ni aucun fournisseur d’énergie en raison de son obligation de totale indépendance.

S’il s’agit d’acheter ou de louer un logement, son étiquette énergie doit être privilégiée à moins de prévoir en améliorer rapidement la performance énergétique. Pour l’achat en neuf, la question qui reste en suspens est soit l’achat immédiat d’un logement BBC (Bâtiment Basse Consommation) répondant à la RT2012, soit différer l’achat jusqu’à l’entrée en vigueur de la RT2020 pour acquérir une maison passive ou à énergie positive.

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Specialiste du diagnostic immobilier et du marché de l'immobilier
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